Femmes, soyez soumises…

Femmes, soyez soumises…

Quand j’ai commencé à m’intéresser à la Bible à l’âge de 15 ans, je me souviens avoir dit à mon chum de l’époque : « JAMAIS je ne me soumettrai à toi. » Bien que n’ayant pas grandi dans une famille pratiquante, je savais que l’Église demandait à la femme d’être soumise à l’homme.

 

Et je ne voulais rien savoir de cette pratique que je trouvais arriérée, macho et aberrante.

 

C’est 10 ans plus tard que…

 

Je me souviens…
Je suis en pays musulman, en projet missionnaire. Ici, les hommes peuvent être extrêmement insistants quand on est une femme blanche : ils nous sifflent, nous dévisagent, nous appellent comme on appelle un chien et nous suivent même en voiture. Par mesure de sécurité, les filles de notre groupe n’ont donc pas le droit de se promener seules dans la rue. Notre horaire est bien rempli : entre un temps avec Dieu quotidien, des rencontres de prière, des études bibliques et du temps d’évangélisation, nous n’avons pas beaucoup de moments pour reprendre notre souffle. Notre seule journée de congé de la semaine est donc toujours la bienvenue et que cette fois les gars la prendront pour dormir et « faire la larve » toute la journée (c’est eux qui me l’ont dit). Quelques instants après notre conversation, une fille du groupe s’approche de Daniel : « Viendrais-tu au marché avec moi pendant notre journée de congé ? J’aimerais y acheter des souvenirs. » Daniel me regarde, puis la regarde : « Est-ce que ça te ferait vraiment plaisir ? » Elle fait oui de la tête. « D’accord, je vais y aller avec toi. » Je suis bouche bée d’être témoin du sacrifice d’un gars de 18 ans de sa journée de repos pour faire plaisir à son amie. Plus tard cette semaine-là, les filles du groupe et moi sommes en réunion chez nous (les hommes vivent dans un autre appartement). C’est alors que deux gars du groupe arrivent sans frapper ; ils ont un moment de pause entre deux rencontres avec des étudiants et veulent nous saluer. Voyant que nous sommes occupées, ils se dirigent vers la cuisine puis repartent quinze minutes plus tard en silence. Une fois la rencontre terminée, je me rends à la cuisine et réalise qu’ils ont fait notre vaisselle ! Encore une fois, je suis bouche bée, mais cette fois, quelque chose est touché en moi. Comme si une boule de douceur venait d’être appliquée sur une blessure à vif, une partie rigide de mon cœur.

 

Voici le passage qui est souvent cité quand on parle de la soumission des femmes :
Femmes, soyez soumises à vos maris, comme au Seigneur; car le mari est le chef de la femme, comme Christ est le chef de l’Eglise, qui est son corps, et dont il est le Sauveur. Or, de même que l’Eglise est soumise à Christ, les femmes aussi doivent l’être à leurs maris en toutes choses.
(Éphésiens 5 : 22-24)

 

Et voici ce qui suit immédiatement après :
Maris, aimez vos femmes, comme Christ a aimé l’Eglise, et s’est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier par la parole, après l’avoir purifiée par le baptême d’eau, afin de faire paraître devant lui cette Eglise glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irrépréhensible. C’est ainsi que les maris doivent aimer leurs femmes comme leurs propres corps. Celui qui aime sa femme s’aime lui-même. Car jamais personne n’a haï sa propre chair; mais il la nourrit et en prend soin, comme Christ le fait pour l’Eglise, parce que nous sommes membres de son corps. (Éphésiens 25-30)

 

Bon, ça peut sonner un peu mystique, mais aimer comme Jésus a aimé, dans le contexte biblique, ça veut dire être prêt à donner sa vie pour l’autre. Donc si ce que la Bible nous dit c’est qu’il est important d’accepter le leadership d’un homme qui est prêt à se sacrifier pour moi et à mettre mes intérêts en premier, alors là ça change tout.

 

C’est à ce moment de ma vie que j’ai découvert une partie de moi que je ne connaissais pas : mon cœur de princesse. Cette partie qui apprécie, quelque part, qu’on en prenne soin.

 

Aujourd’hui, même si je ne fréquente plus l’église, la saveur de cet apprentissage reste gravé en moi et je le vis à ma façon. J’encourage mon conjoint à être un leader dans toutes les sphères de sa vie tout en continuant de mettre de l’avant le leadership qui m’habite moi aussi. Je lui laisse un espace dont les hommes sont maintenant régulièrement privés dans notre société québécoise. Bref, je ne donne pas toute la place à l’homme, comme ce que la Bible tend à dire, ça non. Toutefois, j’essaie chaque jour de respecter et d’honorer les forces de celui qui partage ma vie, en y apposant les miennes avec douceur et fierté.

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